… Au cours de notre formation, nous pouvons nous mouvoir, dans la vie comme le vent et l’eau. En suivant la voie du Tao et son flux, nous pouvons être aussi frais qu’un torrent de montagne, aussi profonds que l’océan… Le mentor par le Tao guide ses élèves comme le soleil et la pluie nourrissent la terre – avec légèreté …

Chungliang Al Huang et Jerry Lynch, Guide des vertus taoïstes

 

Le corps est toujours sollicité en douceur pour retrouver des appuis internes à travers les fondamentaux du tai ji et de la danse. La qualité sensible des éléments (terre, eau, bois, feu et métal) est explorée dans le mouvement ainsi que leur imaginaire et leur incidence sur nos fondations et leur transformation. Une perception subtile se développe avec les variations du geste et du rythme. La danse s’inscrit alors dans une matière fondamentale où tout prend place et sens. Chacun est invité à tisser une conscience de l’espace et du temps, seul ou en groupe, pour réintégrer des directions oubliées et élargir sa vision du monde. L’élan, la force du centre et la confiance en la permanence de son axe s’installent alors en face de et avec l’autre. Chaque atelier, quelle qu’en soit la durée, est l’écrin où le groupe se pose pour plonger dans cette poésie de l’être et du réel.

 

Le Mouvement authentique

La simplicité du mouvement authentique est très étonnante. Mais c’est justement dans cette forme que se révèle la sagesse du corps, de l’être.
En groupe, le cercle des participants, est le lieu « sacré » qui va contenir et sécuriser l’expérience. Des dyades se forment entre un mouveur et un témoin. Cette relation s’approfondit au fur et à mesure de la pratique avec le développement de l’attention à soi-même et à l’autre.
Le mouveur s’engage les yeux fermés pour une pratique contemplative et de transformation, soutenu par la présence du témoin.

Se mettre en mouvement les yeux fermés…

Cette approche n’exige rien et se fait en silence.
Se retrouver, Sentir et Ressentir ce qui se passe au moment présent.
Vous laissez faire le corps et le mouvement arrive ou l’immobilité (s’asseoir, marcher, rester debout, lever les bras, être allongé sur le dos, tourner, poser la main sur votre jambe etc… ou des gestes liés à la danse ou à une autre pratique que vous avez).
Au fur et à mesure, vous apprenez à distinguer à quel moment vous avez besoin de suivre un état particulier ou juste de le ressentir. Vous devenez à la fois mouveur et témoin avec de plus en plus de fluidité et de clarté.
Ce qui vous est nécessaire et ce qui peut être reporté dessinent la partition d’un geste sensible, intime et singulier.

Pratique des cercles Tai Ji

Nous revenons régulièrement à la chorégraphie tai ji des cercles et en cercle créée par Chungliang Al Huang comme un temps d’accord, de méditation. En relâchant avec une nouvelle fluidité, notre mouvement, nous affinons une perception corporelle et spirituelle de l’être. Nous approchons ainsi dans leur réalité les cinq éléments et les changements profonds qu’ils engendrent, associés à la conscience de la spirale. Notre relation au monde et aux autres en est transformée. Le symbole tai ji permet de montrer qu’au coeur même de l’unité, existent dualité, polarité et contraste, Chungliang Al Huang, Tai ji, danse du Tao

Mouvement somatique

Le Body-Mind Centering® est une approche somatique du mouvement créée par Bonnie Bainbridge Cohen. Il trouve ses applications dans le monde de l’art et de la santé particulièrement mais offre une conscience accrue à tous ceux qui s’intéressent au développement de l’être dans sa complétude (points de vue du corps, de l’émotion, de la réflexion et de la spiritualité). Il décline un terrain d’étude et de pratique infini puisqu’il s’agit d’anatomie expérientielle. Des liens sont établis constamment lors des ateliers entre la connaissance anatomique et l’expérience du toucher et du mouvement. Dans un contexte de précision allié aux possibles de l’exploration (liés aux fondements de la danse, du taiji et de la poésie), l’imaginaire fait son œuvre et ouvre un champ de découvertes surprenantes tout en appuis internes et physiques. Le corps poétique se révèle avec plus de réalité.

Pratique de l’espace-temps

Une conscience particulière des notions d’orientation et de direction est abordée par des structures marchées, puis dansées. En revisitant ainsi des formes liées aux mandalas, vitraux, danses archaïques, une différenciation est à l’œuvre, un tri sacré. Nous commençons à sortir du chaos et à nous replacer dans une géométrie spatiale universelle. A travers l’intégration des directions cosmiques, projetées à l’horizon et personnelles, l’être se tisse. Notre participation devient autonome pour une danse offerte et vivante.

Musicalité

Notre souffle est notre musique. L’apprentissage est soutenu par des univers musicaux très différents qui ouvrent un répertoire corporel dans une large déclinaison. Mais le retour à son propre souffle et à l’accord qu’il trouve avec celui des autres laisse advenir une danse inspirée du silence et de l’espace entre. Associée à chaque autre temps de l’atelier, cette attention construit chez chacun un sens de la musicalité très singulier.